Notre étude s’inscrit dans la didactique des langues étrangères, elle porte sur l’exploitation du texte d’appui comme élément d’étayage dans la production écrite au primaire pour faciliter la tâche d’écriture à l’apprenant. A partir de productions écrites d’une classe de fin de cycle primaire, nous avons essayé de montrer l’efficacité d’une démarche qui se base sur l’articulation entre la lecture-écriture à partir du texte d’appui.
De l’écriture de la dissimulation à la dissémination de l’écriture, Malika Mokeddem use des différentes techniques du fragmentaire. Eparpillé de part et d’autres entre récits de vies et romans, le je des récits autobiographiques s’accomplit par les différentes identités narratives. À l’image de l’identité du Je qui est en perpétuel quête de soi, le corps de la langue française est fragmenté car inséminé par le dialecte algérien.
L’écrit de femmes Maghrébines relève d’une pratique transgressive qui vient « en bout ou en continuation des silences » hérités de bâillonnements ancestraux. Pour « nidifier cette parole » de femme, comme dit feue Assia Djebar, l’écrivaine maghrébine use de subterfuges, de stratégies discursives et scripturales. Ainsi, le propos ou l’écrit, pour être percutant, n’est jamais frontal. Il emprunte le détour et l’oblique. Il use de la dissimulation et de la simulation. Il pratique la dissémination. Il cultive les silences et les blancs. En somme, il suggère plus qu’il ne dit clairement les choses. Cette écriture de la dissimulation est en lien direct avec le statut de femme : statut de subalterne dans une société patriarcale qui lui dénie le droit à la parole vive. Les ramifications de la voix et les chemins qu’emprunte l’écriture féminine convergent vers un même but : l’impression d’une parole et l’affirmation de soi en tant que sujet féminin.
En premier lieu, la présente étude se propose d’examiner les noms désignateurs de commerce (NDC) à la lumière de la théorie des noms propres et communs. L’approche préconisée est une analyse lexico-sémantique. En deuxième lieu, nous illustrerons notre propos par des exemples de corpus en vue de dresser le paradigme de structuration de ces séquences s’inscrivant entre la polarité Noms Propres et Noms Communs. Notre conclusion consistera à présenter une classification thématique de ces NDC.
Beaucoup d’écrivains sont très prolixes à propos du silence. Certains se penchent sur celui du monde, soit pour le déplorer, soit pour le mettre en doute, d’autres sur les silences qui jalonnent les relations humaines, perçus là aussi soit négativement, soit positivement. À travers une promenade dans le « silence » des écrivains de multiples cultures et origines, on cherche ici à cerner d’un peu plus près ce qui rend si attirant ce thème pour la littérature.
« L’écriture de l’eau » est une écriture toute particulière qui interpelle le lecteur et l’invite à résoudre des sortes d’énigmes. L’auteur du roman, Amour Nomade, nous propose de voir comment la création peut amener son instigateur à explorer l’homme dans ce qu’il a de plus profond, de plus obscur et de plus confus. Pour décrire ne serait-ce qu’un aspect de l’homme, Y. A. Elalamy choisit un élément de la nature, l’eau, et décide de l’associer à l’écriture. C’est dans cette association qu’il veut transcrire l’être dans sa complexité ou plus précisément l’être dissimulé.
L’écriture de la dissimulation « libertine » de Leonora Miano et de Calixthe Beyala est une écriture dérangeante du fait qu’elle bouleverse aussi bien le champ idéologique que les champs esthétique et linguistique. Leurs romans débordent de procédés littéraires notamment, l’ironie qui fonctionne comme outil de simulation/ dissimulation afin de rendre compte du contexte socio-historique de l’Afrique et de dénoncer tout le chaos qui règne dans ce continent. En outre, par le biais de l’écriture du corps, ces romancières s’engagent à revendiquer un meilleur statut de la femme africaine. De plus, l’esthétique de l’horreur et de la transgression dans les romans étudiés subvertit le champ littéraire et ce, à travers le thème traité (génocide, cannibalisme, violence sexuelle) mais aussi, l’éclatement linguistique et les descriptions violentes et crues qui inscrivent ces romans dans une mission de conscientisation.
Les œuvres de Nina Bouraoui s’inspirent dans leur majorité de faits réels et d’événements autobiographiques, sur lesquels elle fonde un travail de décrispation de la mémoire, au moyen d’une écriture qui creuse dans le passé, s’engloutit dans le flot des souvenirs, semble se défaire en même temps qu’elle se fait, se libérer du poids de la réalité et du temps en un va et vient entre le passé et le présent, tout en construisant un univers imaginaire poétique. En nous appuyant sur deux romans de Nina Bouraoui, Garçon Manqué paru en 2000 et Sauvage paru en 2011 aux éditions Stock, nous verrons comment cette écrivaine emploie des stratagèmes et des techniques diverses : phrases très dépouillées, absence de ponctuation, variations de rythme, personnages peu décrits et absents. L’écriture est aussi marquée par le jeu de la dissimulation, par le silence (ellipses, blanc textuel) ou la parole bavarde qui recouvre à peine l’écho de la parole absente. Le sujet écrivant se met en danger car il se prend lui-même pour objet d’étude. Dès lors, l’enjeu du texte n’est plus dans le récit lui-même mais dans la mise en scène du récit, c’est-à-dire, la mise en représentation de l’écriture en construction. Nous nous intéresserons ainsi non pas à l’authenticité ou l’inauthenticité des faits racontés, mais, à ce travail de déconstruction et de construction du sens, par une écriture qui se dissimule derrière le processus de réminiscence pour dire l’indicible au moyen d’une poétique de l’imaginaire.
Notre article tente d’analyser en profondeur, les faces souterraines d’une écriture de la dissimulation qui manifeste –à travers des procédés stylistiques, conceptuels et culturels- une quête généalogique dans laquelle prend corps une transmission et où vient s’enraciner une mémoire. Cette « exploration des origines », qui a pris des déguisements dans presque toutes les écritures romanesques de l’auteur, répond simultanément, à la quête passionnante de la famille, à des repères culturels et à la satisfaction psychique. À travers une approche qui visera plus à opter pour une analyse monodique qu’à suggérer un modèle explicatif interdisciplinaire, le propos de cette contribution est de déchiffrer l’univers de « l’écriture de la dissimulation », laquelle cache, croyons-nous, la quête existentielle du moi et de la condition humaine.
Axée sur Un fou noir au pays des Blancs, Ces enfants qui n’ont envie de rien et Rendez-vous sur l’île de Gorée de Pie Tshibanda Wamuela Bujitu, cette étude montre que l’instance narrative/énonciative met en place plusieurs stratégies énonciatives qui masquent les marques langagières participant à la situation d’énonciation. Pareilles stratégies concernent le débrayage actantiel, le débrayage temporel et le débrayage spatial. En effet, l’instance énonciative projette hors de l’instant de l’énonciation sa personne. Ces stratégies de débrayage actantiel se caractérisent par le débrayage en « je », en « il » et en « on ». Les traces spatio-temporelles se situent hors du moment et du lieu de l’énonciation. Le débrayage temporel d’alors se traduit en « infinitisation », en « gérondifisation », en passivation, en tournure pronominale à sens passif, en averbalisation. Le débrayage spatial a comme marque le débrayage spatial d’ailleurs, le débrayage d’éloignement et de proximité. Toutes ces stratégies énonciatives produisent presque un même effet : les activités énonciatives à travers lesquelles l’instance énonciative dissimule les marques subjectives pour paraître, dans l’énoncé, avec une sorte d’objectivité. Celle-ci traduit, par ailleurs, une distance maximale énonciative.
Dès son premier roman, Le Livre des Nuits (1985), Sylvie Germain s’est mise sur le chemin d’une écriture singulière autour d’une quête d’un moi, un moi qui sort de sa zone de confort avec chaque personnage et qui est en continuelle dérive. L’étude proposée s’intéresse à un aspect de cette quête, celui de la parole dans Chanson des mal-aimants (2002) et Petites scènes capitales (2013), une parole qui acheminera Laudes-Marie Neigedaout et Lili Barbara vers un ailleurs qui semble silencieux et lumineux. Les deux protagonistes se rejoignent ainsi dans un lieu intérieur aux échos d’un silence criard, aux reflets d’une origine floue ponctuée de questions existentielles. L’origine est alors recherchée dans les éléments de la nature qui résonnent comme une mère nourricière, c’est le cas des arbres et des oiseaux. Nous nous demandons à la fin de notre étude si cette parole qui se situe entre le cri et le silence ne serait pas un leurre, un subterfuge pour dissimuler une vision du monde, une esthétique germanienne afin d’amener le lecteur à l’écoute du monde et de l’acheminer ainsi vers une connaissance de soi.
Dans l’œuvre autobiographique, l’auteur avance à visage découvert. Généralement, il annonce son intention et déroule le fil de sa vie en dévoilant les traits de son « moi » intérieur. Les motifs qui mènent Assia Djebar sur le chemin de l’écriture introspective sont multiples et les différentes tentatives auxquelles elle se livre prouvent à quel point, il est difficile pour elle de se livrer. Dès le départ, cette entreprise s’annonce périlleuse et vouée à l’échec de l’indicible. L’écrit sur soi se mue en un écrit sur nous. La composante culturelle semble être prégnante : elle dévie la trajectoire de l’écrit sur soi et a des répercussions graves sur la personnalité de l’auteure. L’écriture devient un enfantement dans la douleur. Mal négocié, l’acte se solde par un post-partum où les sentiments sont exacerbés. L’auteure tremble pour son ouvrage publié, se soucie de sa postérité. Son trouble prend les allures d’un envahissement incontrôlable. La douleur est à son comble : elle se retire du monde et ne sait plus comment faire pour sortir de sa « tombe-écriture.»
93, rue Ali Remli, Bouzaréah, 16000, Alger, Algérie.