Derniers articles publiés
Dans l’imaginaire social des pays maghrébins et de
l’Algérie, plus précisément, la figure du père est valorisée par
son statut de représentant de l’ordre, de garant des traditions et
de transmission des valeurs éducatives. En effet, les sociétés
organisées sur le mode du patriarcat tendent à glorifier le rôle du
père charismatique et à construire l’image rigide de l’autorité
absolue.
Qu’en est-il des représentations de la figure paternelle
dans la littérature algérienne francophone? Les textes littéraires
parce qu’ils mettent en lumière les conflits latents dans la
société, peuvent décrire et reproduire le réel en nous le
montrant autrement, en nous dévoilant le non-dit des
interactions sociales, en brisant les préjugés, les stéréotypes ou
les clichés qui s’incrustent dans l’imaginaire socio-culturel.
Dans cette étude, il sera question de la représentation de
la figure du père dans deux textes de la littérature algérienne
d’expression française, le premier L’élève et la leçon d’un
auteur de la génération révolutionnaire, à savoir Malek Haddad,
le second 1994 d’un jeune auteur algérien de la littérature
francophone contemporaine. A travers ces deux textes, nous
prospecterons les voies (et les voix) qui mènent de la
contestation de la figure paternelle, de la volonté de rupture avec
les idées archaïques à l’éventuelle réconciliation.
Notre objectif, dans cet article, est de décrire les processus
cognitifs qui se mettent en oeuvre lors de l’activité de
compréhension de l’écrit, en particulier lorsqu’il s’agit du texte
littéraire. A travers l’analyse de quelques textes, nous tenterons
de mettre en lumière le fonctionnement complexe des divers
éléments qui sont impliqués dans l’accès au sens, tout en
explicitant comment se traduisent dans la pratique certains
concepts de l’approche cognitive en didactique : processus de
haut niveau, de bas niveau, schéma de contenu, schéma formel,
etc. L’analyse de ces phénomènes nous aidera à tirer des
conséquences pédagogiques concernant l’étude du texte
littéraire.
L’écriture de L’Amant de la Chine du Nord de Marguerite
Duras se définit comme une écriture sur l’autre et sur ses
différentes figures. Inspiré de faits réels, ce roman-scénario se
caractérise par la différence et l’opposition qu’il établit dans la
représentation de l’étrangeté interne et externe des personnages,
qui prend forme dans le déracinement, la marginalisation, la
rupture, l’exil, la solitude et le métissage. L’enjeu de cette
double étrangeté est non seulement de mettre en évidence les
bouleversements intérieurs de l’être humain et sa quête de soi
mais aussi de critiquer les conflits culturels, civilisationnels et
géographiques qui les accompagnent. Pour atteindre cet objectif,
l’écriture se transforme en un grand laboratoire où
s’entrecroisent plusieurs textes et plusieurs voix, de même que
s’y alternent les absences et les silences des personnages. Ainsi,
la mise en scène de la représentation de l’étranger dans L’Amant
de la Chine du Nord fait-elle appel à des techniques diverses qui
effacent les frontières entre les genres et les codes littéraires
classiques et visent à la recherche d’une esthétique originale,
l’esthétique de l’hybridité.
Dans cet article, nous proposons de réfléchir aux enjeux de la
catégorisation d’allophone qui concerne, en contextes scolaires
français, des élèves peu ou pas francophones et récemment
arrivés en France. En nous appuyant sur nos enquêtes au sein
d’un collège français ainsi que sur des entretiens avec des
enseignants, nous souhaitons proposer un regard critique sur la
notion d’allophone qui scinderait l’école et la société française
en deux catégories apparemment inconciliables : les
francophones et les autres. Ainsi, nous montrerons qu’une telle
vision des langues et des locuteurs est non seulement
caricaturale, mais relève d’un procédé glottophobe, en ce qu’elle
laisse croire que les langues et les rapports aux langues des
locuteurs sont simples, clairs et univoques. En résistance à de
telles définitions simplistes, nous voudrions soumettre l’idée que
les langues et les locuteurs ne s’opposent pas, et que ce n’est pas
parce que l’on parle une langue qui porte le même nom que l’on
parle effectivement et définitivement la même langue.
Dans l’histoire littéraire, le droit et la famille des juristes ont de tous temps occupé une place importante. A titre d’exemples, Frantz Kafka était docteur en droit et le droit a constitué et constitue la charpente de la Comédie Humaine d’Honoré de Balzac (Journès 1982). Bien évidemment la littérature algérienne n’est et ne pourrait être en reste. Malek Haddad (étudiant à la faculté de droit d’Aix-en-Provence), Kateb Yacine (petit fils et fils de juristes), Mostepha Lacheraf (juriste accompli avant d’être reconnu comme historien et écrivain) sont quelques exemples qui illustrent parfaitement cette assertion. Dans cette lignée, l’éminent juriste universitaire Noureddine Saadi, disparu le 14 décembre 2017,a enrichi la littérature algérienne d’expression française de plusieurs romans et nouvelles. La première de ses fictions intitulée DIEU-LE-FIT est une de ses œuvres majeures qui prend prétexte d’un fait politique survenu dans les années 1980 en Algérie (en l’occurrence la décision d’éradiquer tous les bidonvilles et de renvoyer brutalement leurs occupants vers leurs douars d’origine) pour conter sous forme d’une fable l’histoire d’un peuple à la recherche de ses identités et de ses origines au moment où se déroule le grand mouvement vers la modernité.
Les compétences lecturo-scripturales en L2 des étudiants algériens sont complexes en raison d’une insuffisante connaissance du fonctionnement textuel dû en partie à la dominance d’un enseignement de la langue écrite qui repose essentiellement sur la grammaire de phrase conjugué à une méthodologie transmissive, une démarche qui ne mène pas toujours à ces compétences car la langue est enseignée en tant qu’objet d’étude. En revanche les travaux ont montré l’apport considérable de la grammaire textuelle pour développer des compétences langagières et discursives, finalité de tout apprentissage d’une langue (Combettes, 1994, Hidden et Portine, 2017). Le présent article vise à montrer, à partir d’une expérimentation ayant porté sur un corpus de verbalisations d’étudiants de l’ENS, inscrits en deuxième année et ayant concerné le module de pratique systématique de la langue, que des pratiques pédagogiques différentes peuvent influer le parcours d’apprentissage. Les résultats de l’analyse de ces verbalisations ont permis de montrer que des pratiques pédagogiques innovantes basées sur l’observation, la découverte, l’outilisation et la mobilisation des unités linguistiques pour repérer ou produire du sens à travers les textes (grammaire textuelle), peuvent changer le rapport à la langue dont la pratique se matérialise à travers la maitrise du lire-écrire et non pas seulement sur celle des connaissances notionnelles.