À travers cette étude, nous nous proposons d’examiner les discours des jeunes étudiants algériens à la lumière des représentations sociolangagières qu’ils associent à la langue française dans un contexte donné, celui de leur mobilité estudiantine en France.
Considérée comme l’une des clés de l’acceptation du projet d’étude, les candidats manifestent à l’égard de la langue française, des signes d’une insécurité linguistique due à une vision « normée » de la langue mais aussi à une conscience des enjeux du « pouvoir langagier » sur leur avenir universitaire.
Nous tenterons d’analyser ces discours à la lumière de quelques notions clés telles que « l’insécurité linguistique » et la « glottophobie ».
Notre travail s’inscrit dans une perspective sociolinguistique.
Il porte sur les représentations de l’arabe dialectal dans le contexte universitaire algérien. Il s’agit d’observer la pratique de cette variété au sein de ce contexte et d’examiner les représentations y afférentes chez des étudiants algériens. Nous présenterons ici, les résultats d’une enquête menée dans 07 universités du Nord algérien, auprès de 55 étudiants inscrits en différentes formations en master, se rapportant aux sciences du
langage.
Cet article reprend, en les synthétisant, les données issues d’un Rapport sur les usages et représentations du français en Algérie.
Ce rapport a été l’objet d’une commande institutionnelle de l’ambassade de France à Alger, et réalisé en collaboration avec le réseau algéro-français LaFEF (Langue française et expressions francophones). Les données issues de ce rapport sont le fruit d’une lecture et d’une analyse des nombreux travaux de chercheuses et chercheurs universitaires algériens
impliquant la langue française aux côtés des autres langues algériennes, ainsi que du regard et des propres travaux du rédacteur du rapport en contextes algériens.
Écrit après plusieurs séjours enchanteurs au Japon, L’Empire des
signes se présente d’emblée comme un ouvrage de fiction.
Roland Barthes imagine un contre-modèle au monde occidental, un idéal éthique loin de l’arrogance du temps présent. Comment alors expliquer que le livre ait souvent suscité la critique des japonisants ? Cet article se propose de montrer comment l’écriture de Barthes est largement responsable des malentendus de la réception, jouant à la fois de la demande de vérité et des bonheurs de la fiction.
Dans la présente contribution, nous avons souhaité réfléchir sur le rôle de l’interdiscours dans la construction de la représentation discursive du kamikaze, dans le discours romanesque Khalil de Yasmina Khadra. L’intérêt pour nous est de questionner les structures énonciatives romanesques afin de mettre à nu la représentation atypique du « terroriste-kamikaze » dans le contexte européen. C’est à la lumière de l’interdiscours, de la formation discursive et de la mémoire discursive que nous tentons de cerner cette représentation, tout en dévoilant le
positionnement idéologique de Yasmina Khadra, sur l’avènement du terrorisme international, dans le contexte des années 2000.
L’esthétique de l’horreur et du tragique caractérise les romans de Yasmina Khadra, d’Aissa Khelladi et de Leonora Miano et rend compte des représentations sociales véhiculées dans le texte littéraire. Les trois romans choisis retracent de manière fictionnelle, le chaos sociopolitique qui traverse l’Algérie et le Cameroun à l’ère post-coloniale.
Cette réflexion propose d’étudier comment les représentations mentales/sociales des auteurs peuvent contribuer à la création de leurs univers fictifs et comment le tragique peut fonctionner comme une stratégie de représentation sociale.
Le roman de L’Olympe des infortunes de Yasmina Khadra se
veut un réquisitoire de la ville au vu de tous les vices et
ouffrances qui ont cours en milieu urbain. L’auteur dresse un
portrait accablant pour amener le lecteur à prendre conscience
de la réalité de la ville et découvrir l’envers de cet espace
ouvent considéré comme un lieu de civisme. La ville est alors
comparée à la Boîte de Pandore, lieu de tous les maux du
monde. L’auteur lui préfère le « terrain vague », milieu épargné
des calamités de la ville.
Le présent travail porte sur l’analyse de la représentation de la
femme au lendemain de la révolution populaire algérienne
(Hirak:22-2-2019) dans la nouvelle de Mohamed-Anis
Saidoun: « Le baiser d’Alger ».Cette étude répond à
l’int errogation suivante: Le personnage féminin dans cette
nouvelle est-il un pur produit imaginaire faisant avancer la trame
narrative ou représente-t-il une émanat ion propre à l’auteur
puisée du contexte social, politique et religieux dans lequel il
vit ?
Afin de répondre à ce questionnement, nous proposons une
étude qui comporte deux volets complémentaires : l’analyse
sémiologique du personnage de Ph. Hamon à laquelle nous faisons appel pour dégager le statut d’acteur social du
personnage de la femme dans la nouvelle qui nous intéresse.
Aussi, il est question de faire une étude thématique (les
opinions) empruntée à la méthode de S. Moscovici (l’analyse de
contenu) qui nous permettra d’interpréter et de déduire les
représentations sociales de « l’acteur social » qui est le
personnage féminin. Une fois les résultats de ces deux méthodes
agencés, la place de la femme dans le microcosme narratif chez
l’auteur sera dévoilée.
Dans l’imaginaire social des pays maghrébins et de
l’Algérie, plus précisément, la figure du père est valorisée par
son statut de représentant de l’ordre, de garant des traditions et
de transmission des valeurs éducatives. En effet, les sociétés
organisées sur le mode du patriarcat tendent à glorifier le rôle du
père charismatique et à construire l’image rigide de l’autorité
absolue.
Qu’en est-il des représentations de la figure paternelle
dans la littérature algérienne francophone? Les textes littéraires
parce qu’ils mettent en lumière les conflits latents dans la
société, peuvent décrire et reproduire le réel en nous le
montrant autrement, en nous dévoilant le non-dit des
interactions sociales, en brisant les préjugés, les stéréotypes ou
les clichés qui s’incrustent dans l’imaginaire socio-culturel.
Dans cette étude, il sera question de la représentation de
la figure du père dans deux textes de la littérature algérienne
d’expression française, le premier L’élève et la leçon d’un
auteur de la génération révolutionnaire, à savoir Malek Haddad,
le second 1994 d’un jeune auteur algérien de la littérature
francophone contemporaine. A travers ces deux textes, nous
prospecterons les voies (et les voix) qui mènent de la
contestation de la figure paternelle, de la volonté de rupture avec
les idées archaïques à l’éventuelle réconciliation.
Notre objectif, dans cet article, est de décrire les processus
cognitifs qui se mettent en oeuvre lors de l’activité de
compréhension de l’écrit, en particulier lorsqu’il s’agit du texte
littéraire. A travers l’analyse de quelques textes, nous tenterons
de mettre en lumière le fonctionnement complexe des divers
éléments qui sont impliqués dans l’accès au sens, tout en
explicitant comment se traduisent dans la pratique certains
concepts de l’approche cognitive en didactique : processus de
haut niveau, de bas niveau, schéma de contenu, schéma formel,
etc. L’analyse de ces phénomènes nous aidera à tirer des
conséquences pédagogiques concernant l’étude du texte
littéraire.
L’écriture de L’Amant de la Chine du Nord de Marguerite
Duras se définit comme une écriture sur l’autre et sur ses
différentes figures. Inspiré de faits réels, ce roman-scénario se
caractérise par la différence et l’opposition qu’il établit dans la
représentation de l’étrangeté interne et externe des personnages,
qui prend forme dans le déracinement, la marginalisation, la
rupture, l’exil, la solitude et le métissage. L’enjeu de cette
double étrangeté est non seulement de mettre en évidence les
bouleversements intérieurs de l’être humain et sa quête de soi
mais aussi de critiquer les conflits culturels, civilisationnels et
géographiques qui les accompagnent. Pour atteindre cet objectif,
l’écriture se transforme en un grand laboratoire où
s’entrecroisent plusieurs textes et plusieurs voix, de même que
s’y alternent les absences et les silences des personnages. Ainsi,
la mise en scène de la représentation de l’étranger dans L’Amant
de la Chine du Nord fait-elle appel à des techniques diverses qui
effacent les frontières entre les genres et les codes littéraires
classiques et visent à la recherche d’une esthétique originale,
l’esthétique de l’hybridité.
Dans cet article, nous proposons de réfléchir aux enjeux de la
catégorisation d’allophone qui concerne, en contextes scolaires
français, des élèves peu ou pas francophones et récemment
arrivés en France. En nous appuyant sur nos enquêtes au sein
d’un collège français ainsi que sur des entretiens avec des
enseignants, nous souhaitons proposer un regard critique sur la
notion d’allophone qui scinderait l’école et la société française
en deux catégories apparemment inconciliables : les
francophones et les autres. Ainsi, nous montrerons qu’une telle
vision des langues et des locuteurs est non seulement
caricaturale, mais relève d’un procédé glottophobe, en ce qu’elle
laisse croire que les langues et les rapports aux langues des
locuteurs sont simples, clairs et univoques. En résistance à de
telles définitions simplistes, nous voudrions soumettre l’idée que
les langues et les locuteurs ne s’opposent pas, et que ce n’est pas
parce que l’on parle une langue qui porte le même nom que l’on
parle effectivement et définitivement la même langue.
93, rue Ali Remli, Bouzaréah, 16000, Alger, Algérie.